Produits importés vs productions locales : le match des prix dans votre assiette
Dans les rayons des supermarchés de Guadeloupe, Martinique, Guyane ou de La Réunion, on retrouve souvent le même dilemme : faut-il choisir la production locale, ou se tourner vers les produits importés ?
Entre prix, qualité, environnement et soutien à l’économie insulaire, le choix n’est jamais simple. Alors, comment s’y retrouver sans exploser son budget ?
🛒 Pourquoi les produits importés semblent souvent moins chers
Quand on compare les étiquettes, il est tentant de penser que les produits importés sont plus abordables. Un paquet de pâtes venu d’Europe ou un pack de jus en provenance du continent affichent parfois des prix inférieurs aux équivalents “péi”. Cela s’explique par :
La production de masse : les grandes industries européennes produisent à très grande échelle → les coûts baissent
Les accords commerciaux : certains produits bénéficient d’allègements fiscaux ou de subventions
La concurrence : plus de marques importées = plus de promo
Mais attention 👀 : si le prix à la caisse paraît plus doux, il faut garder en tête les coûts cachés : transport, impact environnemental, dépendance aux marchés extérieurs. Sans parler du fait que certains produits importés perdent en fraîcheur pendant leur long voyage.
🍌 Les forces de la production locale
Acheter local, ce n’est pas seulement un acte “patriotique”, c’est aussi un choix souvent malin pour son quotidien. Pourquoi ?
La fraîcheur : fruits, légumes, poissons pêchés du matin → goût et conservation incomparables
L’emploi : soutenir les producteurs et pêcheurs, c’est aussi soutenir les familles locales
La résilience : moins dépendre de l’extérieur, c’est mieux résister aux crises mondiales
La qualité : certaines productions locales misent sur l’artisanat et des savoir-faire traditionnels
Un exemple concret : à La Réunion, acheter un ananas Victoria chez le producteur n’est pas toujours plus cher qu’en grande surface, et le goût est incomparable. Aux Antilles, un régime de bananes locales soutient directement la filière agricole, très importante dans l’économie.
💸 Le vrai coût du panier mixte
Dans la pratique, la plupart des familles jonglent entre importés et locaux. Car il faut être honnête : remplir son frigo uniquement avec du 100% local n’est pas toujours possible. Certains produits (riz, pâtes, huiles, produits transformés) n’existent pas ou peu en production régionale.
👉 L’astuce, c’est de composer un panier “mixte malin” :
Miser sur le local pour tout ce qui est frais (fruits, légumes de saison, œufs, poissons)
Garder l’importé pour ce qui est non produit localement ou difficile à trouver (céréales, certaines viandes, produits industriels)
Acheter en circuit court (marchés, coopératives) pour limiter les marges intermédiaires
🌍 Environnement : l’argument qui change la donne
On l’oublie parfois, mais consommer local, c’est aussi réduire l’empreinte carbone. Un yaourt produit en métropole et consommé en Guadeloupe a parcouru des milliers de kilomètres. Idem pour les barquettes de poulet brésilien qu’on retrouve dans certains rayons.
En comparaison, acheter un poulet péi ou un légume du jardin créole, c’est limiter la pollution liée au transport. Et dans des îles souvent fragiles sur le plan écologique, cet argument pèse de plus en plus.
🤔 Et côté budget, ça donne quoi ?
Beaucoup pensent que le local coûte systématiquement plus cher. Mais ce n’est pas toujours vrai. Voici quelques comparaisons souvent constatées :
Fruits exotiques : un avocat ou une mangue locale reviennent souvent moins cher (et plus goûteux) qu’un importé d’Espagne ou d’Afrique du Sud
Poissons frais : plus cher au kilo qu’un filet surgelé importé, certes, mais plus nourrissant et plus durable dans le temps
Produits transformés : c’est là que l’importé gagne presque toujours (biscuits, céréales, sodas)
Le vrai secret : apprendre à cuisiner davantage avec ce que la terre et la mer locales offrent. Une soupe de giraumon, un carry brèdes ou un colombo de légumes coûtent bien moins cher qu’un plat industriel importé.
🙌 Le plaisir de consommer local
Au-delà du prix, il y a aussi la satisfaction de redécouvrir les saveurs du pays. Préparer un repas avec des légumes péi ou des fruits fraîchement cueillis, c’est valoriser une identité culinaire. Aux Antilles comme à La Réunion, les recettes traditionnelles reposent en grande partie sur le local : épices, herbes, tubercules, viandes et poissons du coin.
Et puis, il y a le lien humain : aller au marché, discuter avec les producteurs, négocier un prix ou recevoir un conseil de cuisson… Tout cela fait partie du plaisir. Acheter local, c’est consommer différemment, avec plus de sens.